jeudi 12 janvier 2012

Elit-on un homme politique pour ce qu'il pense et dit du monde ou pour ce qu'il en fera?

Surprise ce matin! Paul Magnette balance sur l'Europe. 

Ouais notre pays abrite les institutions européennes ce qui fait tourner l'horeca et nous ferait une belle vitrine touristique. Bref, l'Union Européenne c'est super. La critique de l'orientation politique des institutions européennes n'est pas donc pas très courante dans le plat pays. N'essayez pas de trouver des anti-européens tels Mélenchon ou Le Pen dans nos médias. Le débat sur le traité constitutionnel? On le regardait sur les "postes" français, mais chez nous, il n'a pas eu lieu. On peut expliquer cela en raison du fait de l'anticonstitutionnalité du procédé référendaire (c'est vrai mais la consultation populaire, sans effet obligatoire à l'égard du gouvernement n'est ceci dit pas interdite). Mais la raison principale c'est qu'un débat où tout le monde aurait été d'accord, ça n'était pas nécessaire. Sauf qu'à y repenser, au départ, les anti-TCE en France étaient plus que marginaux, représentants des partis à faible score électoral. Hormis le Front-National mais qui n'a jamais obtenu de majorité.

Bon revenons à l'actualité fraiche, "la Commission européenne prépare quinze ans de récession" a affirmé Paul Magnette ce jeudi matin au micro de Bertrand Henne. 


C'est quoi cette histoire?! La Commission, deviendrait de tendance néo-libérale? Il a bu dans le café -trop serré- de Thomas Gunzig ou bien...? "Etes-vous euroseptique" lui demande l'employé rtébéen. "Non certainement pas". Ouf, parce ce que chez nous, c'est plutôt mal vu tout ça. "Mais je pense que le tournant que la Commission Européenne prend est vraiment une mauvaise orientation. Ca me fait penser a ce que le FMI faisait dans les années 90. Imposant des plan d'économies structurelles dans des pays d'Amérique Latine et d'Afrique qui les ont plongé dans la récession.Il faut absolument que l'Union Européenne enlève ses oeillère néo-libérales et qu'elle ait une vision beaucoup plus pragmatique."

Comparaison n'est pas raison dit le proverbe. Proverbe à la con. Ceci étant, quel intérêt de critiquer la tendance idéologique d'une instance politique dont le parti socialiste et le groupe socialiste européen ont avalisé à maintes reprises les actes. Libéralisation de l'énergie, des transports, de la poste,... Cette tendance néo-libérale de la Commission qui l'amène à imposer aux Etats membres de réduire leur intervention dans des pans entiers de l'économie et de la société n'est pas neuve. Ces changements ont été transcris dans la législation belge avec les votes positifs du Parti Socialiste.

Alors, on est en droit de se demander: à quoi bon s'offusquer sur les ondes, si c'est pour appuyer les réformes en même temps? Pourquoi critiquer ces restrictions budgétaires, si elles sont le fruit d'un projet gouvernemental auquel le Parti Socialiste a donné son accord? Hypocrisie , mauvaise foi? Peu importe. S'il veut agir conformément à ce qu'il a dit ce matin, il peut légitimement quitter le gouvernement sous peine d'agir en complète contradiction avec son discours.


Ceci étant, les écarts entre le discours et les actes c'est plutôt courant au Parti Socialiste. Autre exemple aujourd'hui, Philippe Mourreau. Lui, il balance sur la politique à l'asile et l'immigration de la néophyte du dossier, Maggie De Block. De nouveau, est-ce pertinent de critiquer l'action politique d'une ministre alors que son parti participe au gouvernement et qu'il sera amené à voter pour cette politique? On suivrait l'actualité belge de loin qu'on penserait que le PS est dans l'opposition... C'est peut-être bien le but après tout. Mais bon une opposition "réthorique", un tour de passe-passe qui n'aurait d'effet que sur les plus naïfs...