En 2008, Fortis et Dexia subissaient les conséquences de la crise financière entamée aux Etats-Unis un an plus tôt. Des milliards d'argent public furent prêtés ou "injectés" dans ces banques en grande difficulté. Il y a peu, le Ministre des Finances s'était félicité des dividendes que l'Etat avait touchés grâce à sa participation dans BNP Fortis (268 millions d'euros). Mais des montants astronomiques de 2008, on ne nous parle plus. Quand l'Etat sera-t-il remboursé? Il y a un agenda ? Finalement le tableau n'est pas si noir. Pas bleu azur non plus, malgré tout!
A la base de ce post, un entretien de Xavier Dupret (Gresea) mené par M. Van Hees et G. Bordanoro sur le site d'Investig'Action qui revient sur le sauvetage bancaire. Alors où en sommes nous ?
D'abord, la prise de risques n'est pas plus régulée qu'auparavant et les primes qui y sont liées sont toujours maintenues. Le système financier, s'il a tiré les leçons de la crise, n'a pas encore joint les actes à la prise de conscience.
Ensuite, question qui revient régulièrement ces dernier temps avec les menaces d'agences de notation Standard & Poors ainsi que de Fitch : le scénario greco-portugais-espagnol pourrait il devenir belge? En d'autres termes, les titres émis sur la dette belge pourraient-ils susciter une défiance des marchés telle que l'Etat devrait emprunter à des taux d'intérêt exorbitants? Peut-être. Mais, paradoxalement, cela pourrait être évitable. En effet, L'épargne des ménages belges étant considérable, elle pourrait, selon l'économiste Xavier Dupret, financer à elle seule la dette belge. Mais la Belgique est l'otage de l'internationalisation des flux de capitaux...
L'interrogation essentielle, à mes yeux, c'est "où en sont les banques dans le remboursement des prêts qu'on leur a accordé?". Notons, que cet aspect n'apparait pas dans les médias... 1,8 milliards bruts sont remboursés par an depuis 2008 sur les 20 milliards totaux (par BNP, KBC, Ethias, Dexia). Un sixième aurait donc été remboursé. Avec intérêts : 300 millions d'euros pour 2010. L'économiste avance que les banques ont dix ans pour rembourser. Mais le hic, c'est que l'Etat est garant de ses banques. En cas de difficulté de l'une d'elles, il devra rembourser à sa place les emprunts contractés... Un risque non négligeable.
Enfin, l'économiste pointe sa priorité: (re)scinder les banques de dépôt et celles d'affaires. La première, selon lui, devrait être publique, recueillant les épargnes des ménages et leur accordant des prêts. La seconde, privée, se cantonneraient aux activités à risques de spéculation aux bénéfices des actionnaires.


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